vendredi 21 février 2014

Ne me laisse plus, ne me laisse plus, ne me laisse plus....





Mais je sais, un jour tu reprendras la mer... 

Promis je ne finirai pas nature morte sur un bout de plage à contempler chaque sillons se dessinant sur le sable.
Et puisqu'il en est ainsi, j'attendrai ton retour... 


Mais je sais, maintenant tu es là... 

Promis je ne te ferai plus jamais de reproche à cet appel qui t'habite, parce que nous sommes bien plus grand que cet océan.
Et puisqu'il en est ainsi, profitons de chaque instant...


Mais sais-tu, combien c'est difficile... 

Promet moi uniquement que j'habiterai chacune de tes pensées et que le vent finira toujours par te ramener à moi.
Et puisqu'il en sera ainsi, je te laisserai repartir...


Mais sois en sûr, le coeur lourd...




Sous les étoiles - Emilie Simon :





samedi 15 février 2014

Récit : ça, c'est fait !



Tu me regardes depuis de longues minutes, avec cet air amusé par mon attitude. Je m'agace de n'y voir aucune réaction de ta part. Tu ris, me dévores des yeux, me caresses la cuisse lorsque je passe devant toi. J'ai les sens en effusion, je me fais un coup malicieuse, un autre plus provocatrice, je me moque un peu de toi, je te défie.
Tu fronces les sourcils. Ah... nous y voilà, c'est pas trop tôt !

Tu tentes bien de me rappeler à l'ordre. Essaye toujours, ma décision est prise : tu me fesseras, je le veux, là, maintenant, tout de suite, immédiatement !
Je papillonne autour de toi comme pour te narguer, tu ne m'auras pas non plus si facilement.
Mais tu décides de ne rien presser, tu vois clair dans mon jeu.
Je décide de passer à la vitesse supérieure, tu n'en crois pas tes oreilles, je te dis très clairement : "Et moi qui pensais que tu étais un homme..."

Ah ah, c'en est trop, n'est-ce pas ?
Et non, je ne suis toujours pas sur tes genoux, c'est quoi encore cette nouvelle technique ?
Youhou, je le sais, tu as compris depuis déjà plusieurs jours, tu le sais je n'en peux plus, il faut que ça arrive et vite.
Tu m'assènes un : "Tout se paye..." Je te renvoie un innocent : "Quoi donc ?" Puis plus rien, tu me laisses là avec cette envie qui me déchire le ventre !

Je te hais...


Tu es dans la cuisine, je suis sur le canapé, lasse d'attendre. Je te rejoins, m'adosse à l'évier. Tu te places face à moi, droit, sans un mot, avec uniquement ce regard franc.
J'ai honte de cette attitude d'enfant gâtée, de piquesse. Ton regard devient intenable à soutenir, j'abaisse mes yeux vers le sol.

 "Regarde-moi veux-tu !"
Outch, un courant d'air intérieur me traverse. Mes yeux se relèvent, difficilement mais sûrement.
 "Tu as quelque chose à me dire ?"
Euh, bah, c'est à dire que... Rahhh, j'ai compris où tu veux en venir. Tu veux que je te la demande, que j'exprime mon besoin, mon envie.
Je ne dis rien, cela ne dépend plus que de moi. J'ai horreur de ça, de cette situation, j'ai pourtant envoyé tous les signaux depuis de nombreux jours, je ne peux pas être plus claire.

Je te hais...

"Alors, j'attends... Tu as quelque chose à me dire ?"
Je sens mes joues rougir à ces mots. Tu me laisses réellement le choix de l'issue de ce petit jeu. Jeu que j'ai débuté, que je dois assumer. Je pourrais faire machine arrière, mais à quel prix ? Au prix d'une trop grande frustration, d'une immense déception mutuelle... Alors je prends ce peu de courage à deux mains : "Je mérite une fessée."
Tu réfléchis un peu et me dis : "Et pourquoi donc ?
Parce que je te provoque depuis un moment.
- Et pourquoi  fais-tu cela ?"
Arf, grillée !
 "Parce que j'en ai envie...
- Nous y voilà. Alors tu la mérites ou tu la désires ?"
Tsss quelle importance, on s'en fiche... Mais je le sais, tu veux m'amener à te dire ce que j'ai dans les tripes.



Je te hais...

"Je la désire, j'en ai besoin, ça m'obsède."
À ces mots quelques larmes m'échappent, je ne me les explique pas, je n'ai pas peur pourtant. À cet aveu, tu me réponds dans un premier temps un "Soit !"
Mon sang se glace instantanément. Cette fois on y est, je suis assaillie de questionnements. Est-ce qu'il trouve ma demande étrange ? A-t-il pris plaisir à ce jeu du chat et la souris ? Ai-je d'assez jolis sous-vêtements ? Et ma robe, l'aime-t-il ?... C'est fou le genre de questions idiotes qui peuvent parfois me traverser l'esprit, est-ce que je ne devrais pas plutôt me demander si je vais avoir mal ? Dans quelle position me donnera-t-il mon dû ? Utilisera-t-il des instruments ? Ah non, pas la cuillère en bois, c'était un jeu !

Puis tu me lances un "Va t'allonger sur le canapé, relève ta robe et baisse ta culotte, j'arrive !"
Quoi ? Mais non... J'ai besoin de tes bras avant, ceux qui me rassurent, m'aident à cet abandon. Au lieu de ça, tu me jettes. Je dois bien avoir un regard de cocker, mais tu ne te laisses pas attendrir, tu m'attrapes le bras et dans un élan me guide en direction du salon.


Je te hais...

De la cuisine, tu ne peux que m'imaginer exécutant tes ordres. Je relève ma robe, baisse ma culotte et m'allonge sur notre canapé. Tu m'interpelles pour me dire d'enfouir mon visage dans un coussin et de ne pas le relever sans que tu m'y autorises.
Qu'est ce que tu me réserves ? Je ne la sens pas cette histoire...

J'entends ses mouvements, il prend son temps le bougre !  Houla, les bruits se rapprochent... Je sens sa présence, il est là.
J'imagine son regard, que ce qu'il voit lui plaît, qu'il a peut-être envie de moi.

 "Alors comme ça tu as envie d'une fessée ?
- ...
- C'est une question.
- Oui.
- Oui quoi ?"
Mais c'est pas vrai, il n'arrête jamais avec ça ! Dans un élan d'insolence, je lui rétorque :
 "À ton avis, dans cette position ? Jouer à la crapette ?"
Je reçois une claque magistrale, le bruit ferait sursauter le plus endormi.
"Alors ?
- Je veux une fessée !
- Pourquoi ne pas me l'avoir demandée plutôt que de me faire ton numéro ?
- Parce que je n'y arrivais pas.
- Alors écoute moi bien, je préfère très nettement que tu me dises les choses, au lieu d'avoir cette attitude agaçante, tu m'as bien compris ?
- Oui !
- Je vais te faire passer l'envie de jouer de la sorte, et crois-moi qu'après cette correction dorénavant tu arriveras à me demander de te fesser, me suis-je bien fait entendre ?
- Oui."

Je te hais...

Tu t'assieds à mes pieds, tu me demandes de venir m'installer, le haut de ma poitrine s'écrase sur l'accoudoir.
Pas de préchauffage, tu tapes fort directement, je suis surprise par cette radicalité. Tu accentues la vitesse, augmente la force de tes frappes. J'ai beau gesticuler mon derrière, tu ne manques pas ta cible. Tu agis ainsi pendant un temps indéfini, je ne suis plus là de toute manière. Peu à peu je laisse derrière moi tous ces petits soucis de la vie quotidienne qui m'ont tant bouffé l'existence dernièrement.



J'y suis presque, j'atteins bientôt cette libération que j'affectionne tant et qui me procure autant de bien être. Tu m'offres, comme à ton habitude, un bouquet final alliant une rapidité qui me laisse bien peu le temps de reprendre ma respiration et cette douleur que je ne suis pas en mesure de contrôler.



J'y suis, ce moment fatidique, celui où je ne sais plus réellement qui je suis, cet instant qui libère mes larmes, ce lâcher prise tant espéré. Quel confort de ne plus avoir à penser, réfléchir, ordonner, organiser... Tu m'offres l'extase de n'être plus seulement une mère, une épouse... À ce moment, je suis... Je suis moi ! Un moi apaisé, repenti, sans artifice...
Tu poursuis encore un peu ton œuvre, tu le sais, tu ne dois pas t'arrêter trop tôt... Ni trop tard, que cela ne devienne pas insoutenable non plus.

C'est fini !
Je pleure à chaudes larmes, mais je suis bien, étrange contradiction.
Tu me redresses et m'embrasses tendrement dans le cou. Tu caresses ma nuque à présent, je te donne un baiser sur la bouche.
Nous faisons l'amour... Cette partie là nous appartient...

Nous voici allongés, épuisés mais heureux. Je suis sur toi, mon oreille apposée à ta poitrine, j'entends ton cœur qui bat la chamade, cela m'émeut. Nous restons, amoureux, ainsi, pendant de longues minutes... Puis tu me dis pour rompre le silence :
 "Alors cette fessée, était-elle à la hauteur de tes attentes ?
- C'était même mieux.
- Cela tombe bien car ce n'est pas fini.
- Pardon ?
- Oui ma douce, tu as eu ce que tu as tant désiré, mais je n'ai pas puni ton attitude de ces derniers jours."

Je te hais... Tu as ce regard satisfait, si fier de toi... Bon sang, je te hais !

Ne me dis pas que tu vas remettre ça, mes fesses ne le supporteront pas. Je tente bien un petit regard suppliant ta clémence. Tu ris !



Je te hais...

 "Pendant quatre jours, tu recevras 25 coups de cuillère en bois avant d'aller au lit, c'est compris ?"



Je te hais... Tu le sais ça ? Je te déteste !!!

 "Tu as compris ?
- Oui !
- Je ne peux pas laisser passer tes provocations intempestives, tu le sais ça ?
- Je le sais, oui.
- Tu as été trop loin, alors que tu aurais pu tout simplement me le demander. Promets-moi que dorénavant, lorsque tu auras le besoin de recevoir une fessée, tu me le diras au lieu de passer par des stratagèmes ?
- Je te le promets."

Tu me donneras chaque soir mes coups supplémentaires, qui me laisseront parfois des marques violacées, une sensation de brûlure... J'aime étrangement me sentir marquée, cela n'a pas la durabilité d'un tatouage, mais elles laissent une empreinte en moi.

"C'est fini mon ange", m'as-tu dit le dernier soir...

Je t'aime tant. 


Les petits compromis - Sophie Maurin

mardi 4 février 2014

La fessée en quatre saisons.


L'Automne

Te souviens tu de ce jour de Novembre ?  Où nous étions enlacés sur ce rocher regardant les allées et venues des vagues sur une plage déserte. Le ciel nous menaçant d'une pluie soudaine. Le vent nous fouettant le visage. Nos pieds nus et nos mains entremêlées.

Nous étions si petits face à l'immensité de ce qui ce trouvait sous nos yeux.


Te souviens tu de ce jour de Novembre ? Où tu m'as basculé sur tes genoux avec tendresse. Ta main caressant sans complexe mes fesses. Mes petits cris de protestation, que le vent a rapidement emportés. De ma robe soigneusement remontée et mon collant baissé.

Te souviens tu de ce jour de Novembre ? Où culotte aux chevilles tu m’assénas de nombreuses claques. Du bruit des vagues masquant l'écho de ce qui était en train de se passer. De ce mélange de froid ambiant et de la chaleur qui habitait nos corps.

Te souviens tu de ce jour de Novembre ? Où ma respiration se faisait plus hésitante sous les coups. La pluie qui d'un coup s'est abattue violemment comme pour se mettre en harmonie avec la fessée qui se déroulait. De mes larmes qui ont contribué à ce parfait accord.

Te souviens tu de ce jour de Novembre ? Où trempés nous nous sommes aimés sous un ciel furieux. D'être resté là un long moment. De nos mots doux échangés. D'avoir pris mon menton dans ta main. De nos regards qui ne voulaient plus se quitter.

Je me suis sentie si petite face à l'immensité de ce qui se trouvait sous mes yeux.

L'hiver


Il me revient une image. Un dimanche comme un autre. Je me trouvais là devant mon synthé, dans ta chemise consciencieusement volée. Tu étais sur le canapé à attendre que l'inspiration me vienne. Mais ce fût le néant. J'ai bien tenté quelques notes, sans grand succès. Alors t'es venue cette idée...

Tu t'es approché. Tu m'as relevé de mon tabouret pour m'embrasser. J'ai naïvement cru que nous allions faire l'amour, mais en un rien de temps tu m'as courbé sur mon instrument. Tu m'as fessé comme ça, pour rien, parce que tu en avais envie. Mes jambes ont tremblées tellement j'étais déstabilisée.
Je me suis laissée aller à ta prise. J'ai aimé sans relâche cet instant, malgré la douleur.

Puis tu m'as ensuite enlacé  et m'as dit tout bas " recommence, joue ! ". J'ai obtempéré sans vraiment croire que cela suffirait. Après quelques essais, une mélodie a vu le jour. Rien de bien innovant, mais j'ai vu la fierté habillée tes yeux. Et ça m'a suffit.



Le printemps


" Le printemps, c'est joli, pour se parler d'amour "

Des yeux baissés. Un ordre sans équivoque.  
Et me voici parcourant les quelques mètres qui nous séparent.
Un coeur qui bat la chamade. Une invitation.
Et me voici en équilibre instable sur tes genoux.
Une lèvre mordue. Un bras qui s'élève.
Et me voici recevant une première suite de claques.
Un souffle court. Une main insistante.
Et me voici émettant mes premières protestations.
Une hésitation. Un rappel à l'ordre.
Et me voici tiraillée sous les nombreux coups.
Une appréhension. Un jupe retroussée.
Et me voici brassant de l'air avec mes jambes.
Une tentative de fuite échouée. Un bras encerclant mes hanches.
Et me voici espérant une fin rapide.
Une première larme. Une culotte aux chevilles.
Et me voici matée sous ton autorité.
Un abandon. Une dernière claque.
Et me voici essayant de respirer à plein poumon.
Une dernière larme. Un temps d'arrêt.
Et me voici relevée pour te faire face.
3 mots. Un pardon accordé.
Et me voici nichée dans ton cou.
Un baiser. Un constat.
Et me voici marquée pour quelques temps.
Une envie. Des caresses.
Et nous voici unis pour une folle nuit d'amour.

L'été

Cet été là ressemblait plus à un automne sans fin. La pluie tambourinée sur les fenêtres.
Ce temps déprimant nous gardait enfermé depuis quelques jours.
J'avais des envies de ballade sur une plage à Binic ou d'une excursion dans les rues pavés de saint Malo.
 
Pourtant à cet instant plusieurs types de chaleurs traversaient mon corps.

La chaleur  enveloppante qui se dégageait de ton corps, quand allongée sur tes genoux, tu m'as corrigé pour de trop nombreux éclats de voix.
La chaleur  puissante de ta main qui s'abattait sur mes fesses.
La chaleur  étouffante qui reste après les claques reçues.
La chaleur  crispante  qui me tordait le ventre dans l'attente des prochaines. 
La chaleur  désarmante qui enflammait mon esprit.
La chaleur  intimidante de tes yeux sur moi.
La chaleur  attendrissante de ton cou et de tes lèvres.
La chaleur  réconfortante quand enlacée, je me suis laissée aller.
La chaleur  libératrice du pardon . 
La chaleur  enivrante de ta main sur mon visage.
La chaleur  excitante de nos désirs.
La chaleur  jouissive  de nos corps à corps.
La chaleur  luxuriante qui a jaillit de nous à l'unisson.

Cet été là ressemblait plus à un automne sans fin. La pluie tambourinée toujours sur les fenêtres.
Mais malgré ce temps morose, j'ai fait une longue ballade des sens. Finalement, la Bretagne ça a du bon.  
Le lendemain nous sommes allée à Saint Malo, trainant avec moi les chaleurs marquées de la veille.